Mise à jour le 27 juillet 2011


Doc. 1 AARUA
REFLEXIONS PREMIERES SUR L’ETUDE DE FAISABILITE COMMANDEE A L’ATELIER JEAN NOUVEL POUR LES TERRAINS DE LA RESIDENCE UNIVERSITAIRE JEAN ZAY D’ANTONY


Une étude de faisabilité urbaine lancée par la Ville sur le périmètre de la RUA vient d’être présentée (Conseil Municipal du 17 Juin 2011) par l’Atelier Jean Nouvel ( qui a remporté aussi le concours de réhabilitation du pavillon A dont l’appel d’offres était lancé par la Communauté d’Agglomération des Hauts de Bièvres). Le choix des bâtiments à détruire et réhabiliter est différent du Protocole signé par la CAHB et le CROUS (Octobre 2009). La confusion est totale sur les démolitions et éventuelles réhabilitations. Un point commun cependant, ne pas laisser plus de 1000 étudiants sur la RUA, et sans doute moins. Inacceptable.

En fin du document 2 vous trouverez un bref rappel chronologique.

Des membres de l’AARUA fervents d’architecture, - et de défense du logement social étudiant ! - ont échangé leurs réactions devant le Projet de Jean Nouvel en établissant une étude comparée entre l’existant et les esquisses du projet.

Nous mettons en ligne leurs remarques pour contribuer au débat sur le devenir cette résidence étudiante. Notre projet de réhabilitation est présenté sur ce site. Par ailleurs, l’AARUA travaille actuellement sur des estimations comparées de projets différents, qui montrent que décidément, on peut faire mieux pour les étudiants, et pour l’utilisation de ce superbe terrain…dans l'intérêt de tous et non de quelques-uns !

Cette étude est un nouveau maillon offensif d’une seconde version de « la guerre de 30 ans » dirigée par Mr Devedjian, Pt du Conseil Général des Hauts de Seine, et relayée par son épouse, Sophie Devedjian, 1ère adjointe au maire d’Antony ,chargée à elle seule de l’Urbanisme, de la Politique de la ville et de la « cohésion sociale ».

D’après les premières esquisses présentés par l’atelier Jean Nouvel, ce projet aurait pour conséquence directe d’éradiquer les 2/3 du logement social étudiant d’origine à Antony, soit d’exclure 2000 étudiants de la commune sur les 3 000 qu’elle comptait au départ.

Aveu de cet objectif réitéré dans la convention relative au financement de la démolition du Bat H :
« le parc de logement destiné aux étudiants dans les Hauts de Seine ne répondant plus aux besoins…» !!

Pour préparer et masquer ces réductions drastiques des chambres étudiantes, une convention Devedjian-Pécresse signée le 1er Octobre 2008 se targuait d’œuvrer à la reconstruction et même l’augmentation « généreuse » de + 20%, pour tout logement détruit… (la construction devant être au préalable comme l’assurait la Ministre V. Pécresse dans un courrier dès décembre 2008) ! (Or les questions demeurent : Où ? combien ? sur quel foncier ? avec quelles infrastructures ? pour quels loyers ? Quels transports ? Pour quelles catégories d’étudiants ? A quel prix pour l’argent public? Quel bilan préalable ? Une chose est sûre, le compte n’y est pas !!!)

Ainsi avant toute concertation démocratique, et avant même que les recours déposés aient été jugés, la rage destructrice sur la résidence universitaire d’Antony s’accélère avec frénésie…aussi incroyable que cela paraisse en pleine crise dramatique du logement étudiant ! … Déjà deux bâtiments sont détruits.

L’Etude de Faisabilité de l’Atelier Jean Nouvel, s’appuie sur des directives locales de quelques élus, bien décidés à :

  • privatiser un bien public,
  • en détourner la fonction estudiantine,
  • se défaire d’un énorme espace vert ouvert,
  • installer un nouveau quartier résidentiel, administratif et commercial,
  • Tout cela dans la hâte, dans l’ignorance absolue des précautions nécessaires à des transfigurations urbaines engageant des quartiers, une ville, de l’humain et un Futur…

    Cette étude révèle la volonté de disqualifier l’architecture d’Eugène Beaudouin et son intelligence exceptionnelle à penser un site et sa fonction en ne préservant que quelques éléments de son vocabulaire architectural au lieu de s’en saisir pour l'accompagner d'un beau projet d’avenir.

    Elle repose en particulier sur une notion galvaudée de « Barrière » visualisée en rouge vif, en niant totalement toutes les continuités Ville-RUA-Parc de Sceaux :

  • rues Lafontaine et Gallieni pénétrant le site,
  • (on ne va pas se mettre à citer toutes les rues qui y conduisent !)
  • plusieurs portes d’entrée et de cheminements piétonniers ou cyclistes, dont certains étaient même accessibles en voiture :

    En examinant le plan de ville, on constate que les seules vraies barrières urbaines du secteur sont la voie ferrée, la A 86 et les îlots pavillonnaires existants. Les seules « Barrières bâties » étaient celle du bat C, faisant intelligemment office de mur anti bruit, tout en laissant passer la rue Gallieni rejoignant la A 86 …et la Sous-Préfecture construite à la place du bâtiment B.

    Pour compenser les conséquences de cette démolition, le projet « Nouvel » propose une « Place haute » et des constructions en terrasse côté A 86 …Dans un contexte ou la destruction est à l’ordre du jour, on ne pourra que souligner le « double-sens, sans doute humoristique ( !) de cette remarque de Mr Dova, vice Président UMP du Conseil Général des Hauts de Seine, Maire Adjoint à Antony, au cours du conseil Municipal du 17 Juin 2011 : « oui ! il faut terrasser la Résidence Universitaire » !

    Enfin les détracteurs de la RUA ignorent la conception de l’ensemble des 8 bâtiments de la RUA, organisés autour d’un vaste jardin paysager, comme une maison peut s’articuler autour d’un patio, mais ouvert à tous. Peut être était-ce là la clef d’un remodelage subtil des lieux, beaucoup plus authentique que le subterfuge à la mode d’une végétalisation coûteuse et illusoire des toits terrasses… dont l’entretien ne sera pas sans poser problème.

    Il s’agit bien d’abattre la RUA, tout en offrant à l’atelier Jean Nouvel un bouquet de mots d’ordre confortables : …« ouvrir » « perspectives » « mixité » « transitions » « éco quartier » qui en dissimulent d’autres: tailler, abattre, percer, spolier, privatiser, sous-densifier en substituant une population à une autre, ...et priver toute une région vitale de la création d’un grand pôle régional aux fonctions multiples, répondant aux besoins du XXIème siècle, comme le recommandait le député Jean Paul Anciaux à Mme Pécresse…. Un pôle qui aurait été tout au bénéfice et à l’honneur de la ville et de population locale en matière de Recherche, Langues vivantes, Création artistique, Formations, Equipements….

    Désertification universitaire à Antony… Main basse sur les derniers fonciers publics. Nous ne sommes pas d’accord !!!

    Nous mettons en débat une autre proposition :

    Un véritable éco-quartier sur la Résidence Jean Zay consisterait pour les bâtiments en une réhabilitation soignée mais adaptée aux besoins et aux moyens des étudiants modestes, avec une application intelligente des normes. Un véritable éco-quartier consisterait en une densification significative du site avec un minimum d’emprise au sol, prenant en compte l’actuelle qualité exceptionnelle des espaces paysagés.



    Cliquez ici pour lire le Document 2 sur l'étude comparée...